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Sans natation à l’école, la crainte d’une explosion des noyades

Roxana Maracineanu, ministre déléguée aux Sports, s’inquiète de l’impact des fermetures des piscines pour les écoliers, en raison de la crise sanitaire, sur les risques de noyades cet été. Elle dévoile des solutions d’urgence.

C’est l’un des effets pervers du coronavirus et du protocole sanitaire en place pour contrecarrer la crise. En raison du confinement et des restrictions sanitaires, les 800.000 écoliers français n’ont pas pu bénéficier des cours de piscine de leur programme. Depuis le 15 janvier, l’accès aux bassins est ainsi uniquement réservé aux publics prioritaires comme les athlètes de haut-niveau, les éducateurs et les personnes détenant une prescription médicale. Les scolaires, eux, n’y ont plus accès. Cela pose un autre risque sanitaire avec la crainte d'une augmentation d’accidents sur les plages ou dans les piscines dans quelques mois.

Le sujet inquiète le gouvernement. "A l’approche de l’été, c’est très problématique avec le fléau des noyades qui est en constante augmentation à cette période, reconnaît Roxana Maracineanu, ministre déléguée aux Sports dans Le Parisien. Or, la seule manière de lutter contre ce phénomène, c’est de savoir nager."

La situation sanitaire ne s’arrangeant pas, les programmes restent au point mort à l’instar du plan "aisance aquatique" lancé en 2019 destiné au 4-6 ans pour apprendre aux enfants à flotter et ne pas paniquer. Celui-ci est à l’arrêt comme les cours de natation, stoppés quelques semaines seulement après la rentrée en septembre.

1000 décès par noyades chaque année

Un problème pour les familles pour qui l’école est parfois le seul moyen d’apprendre à nager. Chaque année, près de 1000 personnes meurent par noyade. Elles sont la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans. Dans une enquête publiée en 2018, Santé Publique France révélaient que les enfants de moins de 6 ans ont représenté 28% des noyades accidentelles et 9% des décès.

Et les perspectives n’annoncent pas une réouverture prochaine des piscines. "Les piscines publiques sont gérées par les collectivités, pas par le gouvernement, poursuit Maracineanu. Je rappelle qu’elles sont fermées pour des raisons sanitaires, ce sont des endroits clos qui brassent du monde."

Des bassins dans les écoles

Face à la crainte de cette "génération sacrifiée", l’ancienne championne de natation, médaillée d’argent aux Jeux olympiques de Sydney en 2000, annonce des solutions d’urgence avec le déploiement de bassins de 4 mètres par 8 dans les écoles et les gymnases. Un dispositif existant avant le Covid mais renforcé, avec l’objectif de n’engendrer aucun coût aux établissements scolaires. Le ministère espère lancer 800 bassins, financés à 50% par l’Etat qui attend des aides des autres collectivités

Le ministère réfléchit à d’autres idées. "Le ministère travaille à des aides pour les collectivités dotées de bassins dits nordiques, c’est-à-dire ceux qui peuvent théoriquement être ouverts qu’en été, afin qu’ils s’équipent de capotes ou d’un chauffage. Objectif: qu’ils soient praticables dès maintenant, ce qui permettrait une offre pour les scolaires." Elle veut agir vite et annonce une réunion dès jeudi à l’Agence nationale du sport.

NC