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Le village de Bousignies-sur-Roc est plus petit depuis qu'un agriculteur belge a déplacé la borne frontière

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Un agriculteur belge a déplacé de 2,2 mètres une borne qui délimitait la frontière franco-belge à Bousignies-sur-Roc. Le village français est depuis plus petit. Mais pas de quoi créer un incident diplomatique, assurent en souriant les élus des deux côtés de la frontière.

Borne frontière photo d'illustration Borne frontière photo d'illustration
Borne frontière photo d'illustration © Maxppp - Maxppp

"On n'a pas intérêt à agrandir la commune, ni le pays", s'amuse David Lavaux le bourgmestre d'Erquelinnes, commune belge frontalière de Bousignies-sur-Roc (Nord). Voilà plusieurs semaines que la frontière franco-belge s'agite autour d'un incident commis dans cette commune de l'Avesnois : une borne qui délimitait la frontière entre les deux pays depuis deux siècles a été déplacée.

C'est un agriculteur belge, a priori gêné pour le passage avec son tracteur, qui a déplacé de 2,29 mètres la borne, explique Aurélie Welonek, la maire du petit village français. La borne y était adossée à un arbre depuis 1819, elle délimitait la frontière entre la France et la Belgique.

C'est pas une seule pierre qui est posée comme ça dans le bois, il y a toute une histoire qui est derrière

L'agriculteur en a aussi profité pour "repositionner sa clôture sur des arbres qui appartiennent au bois de Bousignies", selon l'élue française. Par la même occasion, le Belge a fait perdre en superficie la commune de Bousignies-sur-Roc.

Le bourgmestre belge va demander à l'agriculteur concerné de remettre le plus vite possible la borne "pour ne pas créer d'incident diplomatique", sourit l'édile. Car en déplaçant la borne, l'agriculteur a violé le traité de Courtrai qui fixait la frontière entre la France et les Pays Bas à l'époque car la Belgique devient indépendante en 1830. 

Déjà on ne peut pas bouger les bornes entre les terrains, mais entre les pays c'est encore bien plus grave évidemment, on va lui demander bien gentiment de remettre la borne à son endroit initial

Si l'exploitant est récalcitrant, le dossier remontera jusqu'au ministère des Affaires étrangères. Dans ce cas, selon le fameux traité de Courtrai une commission franco-belge devrait se réunir pour déterminer le délimité exact de la frontière. Selon David Lavaux, la dernière commission franco-belge portant sur ce sujet remonte à 1930.

Évidemment les élus des deux côtés de la frontière assurent que la situation va se régler rapidement... et à l'amiable. 

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