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Faute d'indemnisation après la grève de décembre, les usagers du Tours-Paris en "grève du billet"

Alors que la SNCF avait promis un remboursement de 200% des billets pour les trajets impactés par le mouvement social, les détenteurs d'abonnements mensuels n'ont pas droit à cette indemnisation.

L’hypothèse avait été évoquée à de multiples reprises. En marge du mouvement de grève des contrôleurs SNCF qui avait paralysé une partie du trafic ferroviaire fin décembre, de nombreux utilisateurs mécontents proposaient aux grévistes, afin de se faire entendre par leur direction, de permettre aux passagers de voyager gratuitement et sans billets.

"Grève symbolique"

Moins d’un mois plus tard, la réalité a très largement rejoint la fiction. Au terme du mouvement social, la SNCF avait promis aux passagers dont le voyage avait été annulé un remboursement à 200% de leur billet.

Une indemnisation qui ne concerne pas les passagers détenteurs d'un abonnement mensuel, pourtant touchés eux aussi par ces annulations. Sur la ligne Tours-Paris, plusieurs dizaines de passagers mécontents ont décidé de faire la "grève du billet", et de ne pas présenter leur titre de transport lors des contrôles.

"Tous les usagers se donnent rendez-vous dans le wagon-bar et ne présentent pas leur billet aux contrôleurs. Et ça, on a décidé de le faire tout au long du mois de janvier. C’est une grève symbolique, tous les abonnements sont prélevés tous les mois", assure Nicolas, auprès de BFMTV.

Retards et dégradation du service

Les raisons du courroux de ces grévistes d'un genre nouveau, qui demandent une indemnisation de 150 euros, sont multiples. Leur abonnement mensuel, qui coûte actuellement 60 euros, risque d'augmenter dans les semaines à venir. "Il faut prendre aussi en compte que l’abonnement ne cesse d’augmenter, et le service n’est pas au rendez-vous, ce n’est pas normal", détaille Nicolas.

En terme de services, la plupart des passagers grévistes se plaignent des retards, de plus en plus fréquents sur cette ligne. "Je fais le trajet depuis mi-novembre et effectivement on constate de nombreux retards, c’est très aléatoire, vis-à-vis de l’employeur ça peut être dommageable", assure l'un d'entre eux.

Une dégradation progressive du service, qui impacte la vie personnelle des usagers.

"C’est du stress psychologique au quotidien: les retards, le fait de ne pas pouvoir travailler quand on le souhaite, de ne pas pouvoir s’organiser avec les enfants chez soi… donc il faut prendre tout ça en compte", reprend Nicolas.

"Il faut aussi interpeller le gouvernement"

Afin de faire entendre leur voix, les grévistes se sont regroupés en une association nommée "TGV Tours Paris" qui dépeint sur les réseaux sociaux un quotidien fait de galères. Ils en appellent également à leurs élus pour qu'ils demandent une amélioration des services.

"Il faut aussi interpeller le gouvernement, l’État est partie prenante. Il faut aussi que nous ayons une perspective sur l’accès aux trains, la desserte, la qualité de la desserte et les tarifs", explique Charles Fournier, député EELV de la 1ere circonscription d’Indre-et-Loire.

Si la SNCF a promis aux usagers de nouvelles propositions qui devraient être présentées très rapidement, que risquent des grévistes? Dans les faits, le site de la société ferroviaire indique qu'en cas de non-présentation d'un titre de transport, une contravention de 50 euros, 100 si elle n'est pas payée sur l'instant, est demandée en plus du prix du billet.

Toutefois, en raison de l'abonnement mensuel prélevé de facto, ces sanctions devraient pouvoir être contestées auprès de la SNCF.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV